Loin des clichés d’un plat pays, l’Aisne offre un relief des plus variés, jamais abrupt, toujours doux au regard, et parfois franchement surprenant. Le plus étonnant est la butte-témoin de Laon, cette étrange acropole qui domine de 90 mètres le pays laonnois. Laon a pourtant une sœur jumelle en géologie : la butte Montmartre !
Les hommes, eux, ont su rapidement s’accommoder de ce relief naturel pour en tirer tous les avantages défensifs. Aujourd’hui, entre ville haute et ville basse, le promeneur peut choisir le sentier des écoliers et emprunter les fameuses « grimpettes », sur lesquelles chaque Laonnois pourrait vous conter bien des aventures.
A quelques lieues de là, s’étend l’agréable région des Monts du Laonnois. Ces monts n’ont-ils pas été, très rapidement, le lieu de villégiature préféré des riches Axonais ? Dans ce chapelet de villages, la vigne s’est longtemps épanouie sur l’échine ensoleillée des collines, assurant la prospérité à toute la région.
Au XIXe siècle, les ceps ont disparu avec le phylloxera, mais il reste, dans les villages des Monts, une trace de cette civilisation de la vigne : les vendangeoirs. Ce sont de vastes maisons bourgeoises qui abritaient à l’entresol les celliers de vinification, et à l’étage, d’agréables pièces à vivre ouvertes sur des jardins. Les Frères Le Nain avaient le leur, à Bourguignon.
L’idéal, lorsqu’on a le mollet vigoureux, est de s’élancer à bicyclette à la découverte de ces monts et de leurs curieux vendangeoirs. On peut aussi flâner à pied dans les ruelles de ces plaisants villages et humer l’odeur du temps qui passe au pied des monts.